3 membres de la communauté du Learning Planet Institute lauréats du Prix Impulscience®
Antoine Jégou, Martin Lenz et Lydia Robert ont été distingués pour leurs travaux en biophysique par le Prix Impulscience de la Fondation Bettencourt Schueller en novembre 2022. Les trois chercheurs ont en commun leur lien étroit avec le Learning Planet Institute. Retour sur les expériences et trajectoires inspirantes de deux d’entre eux.
24 03 2023
3 membres de la communauté du Learning Planet Institute lauréats du Prix Impulscience®

Antoine Jégou, Martin Lenz et Lydia Robert ont été distingué·e·s pour leurs travaux de recherche en biophysique par la Fondation Bettencourt Schueller en novembre 2022 (prix Impulscience). Les trois chercheur·se·s ont en commun leur lien étroit avec le Learning Planet Institute. Retour sur les expériences et trajectoires inspirantes de deux d’entre eux·elles*.

La recherche française dispose de formidables atouts** : chercheur·se·s d’exception, recherche ouverte sur le monde, sécurité professionnelle dans le choix et la conduite des recherches. Or, elle souffre aujourd’hui de maux bien identifiés : perte de terrain dans la compétition internationale, temps consacrés aux activités annexes à la recherche très important, filière pas suffisamment attractive. 

Pour faire face à ces problématiques, la Fondation Bettencourt Schueller a créé Impulscience®, un programme de soutien des grands talents français de la recherche en sciences de la vie. Destiné aux chercheur·se·s en milieu de carrière, Impulscience® répond à deux impératifs : préserver la liberté d’innovation des chercheur·se·s français·e·s et les soutenir dans la durée. Le programme entend également favoriser les synergies entre les chercheur·se·s.

Antoine Jégou, Martin Lenz et Lydia Robert ont été distingué·e·s pour leurs travaux de recherche en biophysique par la Fondation Bettencourt Schueller en novembre 2022 (prix Impulscience). Les trois chercheur·se·s ont en commun leur lien étroit avec le Learning Planet Institute. Retour sur les expériences et trajectoires inspirantes de deux d’entre eux --- Learning Planet Institute ©AntoninWeber_HansLucas

Parmi les sept premiers lauréat·e·s Impulscience®, trois chercheur·se·s ont en commun un lien étroit avec le Learning Planet Institute : Martin Lenz a étudié au sein du Master AIRE et a dispensé le cours de physique aux étudiant·e·s de deuxième année de Licence Frontières du Vivant, Antoine Jégou enseigne la physique au sein du Master AIRE depuis 2017 et Lydia Robert a étudié au sein de ce même Master puis a poursuivi en tant que doctorante de l’École doctorale FIRE. C’est donc avec émotion que l’Institut salue aujourd’hui leurs travaux de recherche et souhaite mettre en avant leurs trajectoires* comme source d’inspiration pour les étudiant·e·s actuels et à venir.

Des échanges cruciaux avec des pairs pour mieux formuler des questions de recherche

À l’image d’un des objectifs du Prix qu’il a reçu – favoriser les synergies entre les chercheur·se·s -, Martin Lenz accorde une attention particulière aux échanges avec ses pairs. Lors de son passage au Master AIRE – Life Sciences (à l’époque Master AIV), son souvenir « le plus marquant est celui des discussions de groupe avec les autres étudiants. J’y ai réalisé à quel point nos formations différentes nous conditionnaient à penser les problèmes du monde qui nous entourent au sein d’un certain cadre, et de la richesse que nous avions tous à gagner à partager et à panacher nos cadres respectifs. Je pense que de tels échanges ont été cruciaux dans la formulation de mes questions de recherche. »

Ces échanges n’ont pourtant pas toujours été faciles à aborder pour Martin. En effet, de manière paradoxale, c’est son expertise en tant qu’étudiant arrivant avec un solide bagage en physique, qui lui a permis d’appréhender de façon sereine l’approche interdisciplinaire du Learning Planet Institute. En arrivant « à la table des discussions interdisciplinaires avec quelque chose à apporter à ses interlocuteurs », Martin s’est senti plus légitime pour poser des questions élémentaires et « révéler son ignorance » !

Aujourd’hui, Martin est chercheur en biophysique, directeur de recherche CNRS au Laboratoire de physique théorique et modèles statistiques à Orsay et au Laboratoire physique et mécanique des milieux hétérogènes à Paris. Son « projet de recherche principal vise à élucider de nouveaux principes physiques sous-tendant l’organisation de particules mal ajustées. De tels objets sont impliqués dans des maladies, parmi lesquelles celle d’Alzheimer. Au-delà d’une meilleure compréhension de la biologie, de tels principes pourraient inspirer l’ingénierie d’objets artificiels à l’échelle nano. »

Martin a également enseigné le cours de physique aux étudiant·e·s de deuxième année de Licence Frontières du Vivant en définissant les objectifs du cours de manière très différente : « Mon but était d’expliquer aux étudiants le fonctionnement des interactions électrostatiques dans la cellule, qui diffère beaucoup de l’électrostatique dans le vide habituellement approchée en niveau licence. Des notions difficiles à maîtriser pour des étudiants de ce niveau. » Un vrai défi pédagogique donc pour Martin mais dont il garde un excellent souvenir tout comme celui de l’ambiance en classe et des relations avec des « étudiants extrêmement vifs et curieux, et toujours avides d’explications multiples et complémentaires pour un même phénomène. » 

Une activité d’enseignement pour aider à questionner thématique et approches

« Forte cohésion, discussions souvent animées, très bonne ambiance, très positive. » sont aussi les mots d’Antoine Jégou pour caractériser les profils des étudiant·e·s du Master AIRE – Life Sciences à qui il dispense le cours “Physics of the cell” depuis 2017. La variété des profils de ces dernier·ère·s (mathématiques, biologie, physique, parfois même les arts déco, l’architecture, le design, la mode… !) et leur très grande curiosité pour la biologie sont des atouts pour la dynamique de cours « Beaucoup d’énergie, beaucoup d’intérêt pour la recherche et la nouveauté. Le Master ouvre de nouvelles portes aux étudiants. Ils sont très réceptifs à la liberté qui leur est offerte. » 

Avec les autres chercheur·se·s enseignant·e·s, Antoine a ainsi pris le parti de favoriser le plus possible les interactions. Une fois les concepts de base appréhendés par les étudiant·e·s, ils/elles travaillent en petits groupes sur des observations rapportées dans des articles scientifiques majeurs qui ont fait avancer le domaine de la biophysique. S’ensuivent alors de nombreuses questions sur les concepts présentés, la manière dont cela est observé, les outils, la façon dont les chercheur·se·s abordent leurs travaux… Pour Antoine, « le but est de montrer que la science est un monde très mouvant, avec parfois des retours en arrière, des questions qui restent ouvertes, de l’inattendu, des humains qui se confrontent à l’inconnu. C’est très vivant ! » 

Le cours “Physics of the cell” a la particularité de faire intervenir plusieurs chercheur·se·s qui décrivent comment des phénomènes physiques interviennent à différentes échelles (au niveau des protéines, de la cellule et au niveau multicellulaire). « C’est un cours qui fait un tour d’horizon des concepts physiques et des approches expérimentales et qui permet de comprendre les échelles d’espace et de temps, les objets biologiques impliqués et l’imbrication de la physique avec les autres disciplines. » 

Une approche interdisciplinaire à laquelle Antoine est très attaché. C’est en effet lors de ses études en Master de physique des solides qu’il a découvert la biophysique et l’interdisciplinarité : le mariage des concepts physiques et biologiques au sein d’un même sujet d’étude, tout comme la diversité et l’originalité des approches expérimentales ont été de vrais moteurs de découverte pour lui.

Antoine est aujourd’hui chercheur en biophysique et directeur de recherche CNRS. Dans son laboratoire de l’Institut Jacques Monod à Paris, il travaille à la croisée des chemins, entre la biologie structurale et la physique de la cellule. Son équipe s’intéresse « aux mécanismes qui régulent l’assemblage des filaments d’actine dans les cellules. Les filaments d’actine sont des composants essentiels du cytosquelette des cellules, qui sont impliqués dans de très nombreux processus cellulaires, tels que la division, la motilité, le trafic intracellulaire et l’adaptation de la cellule à son environnement extérieur. En particulier, nos travaux se penchent sur le couplage entre régulation biochimique et mécanique. »  

Une activité de recherche qu’Antoine remet constamment en balance grâce à son activité d’enseignement au Master : « cela m’aide à questionner ma thématique et mes approches, à être capable de positionner mon questionnement dans un contexte plus large. »  


Pour aller plus loin

  • Vidéo de présentation du palmarès Impulscience® : 

Cette publication s’inscrit dans le cadre de la Chaire UNESCO « Sciences de l’apprendre », établi entre l’UNESCO et Université Paris Cité, en partenariat avec le Learning Planet Institute.
Les idées et opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs. Elles ne représentent pas nécessairement les vues de l’UNESCO et n’engagent en rien l’Organisation.

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